Monthly Market News (Degroof Petercam)

Les actions ont poursuivi leur progression en toute discrétion au mois d’octobre, malgré les incertitudes. Notre expert, Johan Gallopyn, analyse pour vous les principales tendances observées sur les marchés des actions, des obligations, des devises et des matières premières.

Marchés d’actions : récession des bénéfices, mais résultats meilleurs que redouté

Les indices boursiers flirtent avec leurs plus hauts de l’année. Le S&P 500 a même atteint un nouveau record historique à la fin du mois écoulé. Les marchés n’ont pas eu beaucoup d’éléments neufs à se mettre sous la dent. Mais l’ambiance sur les bourses demeure globalement positive, étant donné que les scénarios les plus redoutés au sujet du conflit commercial, du Brexit, des bénéfices des entreprises et de l’économie ont pour le moment pu être évités. Les actions américaines se portent moins bien (en euros) que les autres depuis quelques semaines. Les secteurs défensifs, qui sont très présents dans les indices boursiers américains, sont moins dans le viseur des investisseurs étant donné la diminution des incertitudes. Et les bourses européennes, qui dépendent davantage des secteurs cycliques, profitent de cette tendance. En outre, l’affaiblissement du dollar pèse aussi sur la performance des titres américains. Les marchés émergents ont, quant à eux, bien performé, y compris ceux d’Amérique latine. Ces derniers ont pourtant été confrontés à des incertitudes politiques (élections présidentielles en Argentine) et à des troubles sociaux (Chili). Aux États-Unis, environ la moitié des entreprises du S&P 500 ont publié leurs résultats pour le troisième trimestre. La croissance bénéficiaire s’élève jusqu’à présent à -3,3 % (source : Factset), un résultat légèrement meilleur que celui qui était prévu à la fin du trimestre. Les résultats sont moins mauvais que ne le laissaient présager les indicateurs économiques avancés au cours des derniers mois, surtout pour l’industrie. Si cette tendance se confirme, il s’agira tout de même du troisième trimestre consécutif avec une croissance bénéficiaire négative. En Europe, les sociétés du STOXX600 affichent également une croissance négative de leurs bénéfices (-5,3 %) au troisième trimestre, soit moins que ce qui était prévu au début de la saison des résultats.

Marchés obligataires : accalmie

Les taux de référence à 10 ans aux États-Unis et dans la zone euro ont augmenté sur fond de recul généralisé de l’aversion au risque. Le taux à 10 ans allemand (et celui des autres pays du cœur de la zone euro) reste clairement en négatif, mais le plus bas du mois d’août
(-0,72 %) est derrière nous. Les spreads des pays périphériques se sont encore contractés, mais pas de façon spectaculaire. Le nouveau gouvernement italien a remis à la Commission européenne une proposition de budget pour 2020, avec un déficit prévu de 2,2 % (contre 2,1 % en 2019). Aucune augmentation de TVA n’est prévue dans les plans budgétaires. Le spread des obligations souveraines espagnoles s’est encore légèrement resserré, malgré les manifestations en Catalogne et l’approche des législatives prévues le 10 novembre. Ces nouvelles élections ont été convoquées parce qu’aucun gouvernement n’a pu être formé à l’issue du scrutin du mois d’avril. Selon les sondages, la situation ne risque pas d’être beaucoup plus claire après ce vote. Les spreads des obligations d’entreprises se sont également légèrement contractés, tant pour le segment « investment grade » que pour le segment « high yield ». À partir de novembre, la BCE recommencera à acheter des obligations, à un rythme de 20 milliards d’euros par mois.

Banques centrales et politique monétaire : série de trois pour la FED

La Réserve fédérale a, comme prévu, abaissé son taux directeur pour la troisième fois consécutive. Dans ses commentaires, la Fed semble toutefois vouloir tempérer les attentes du marché à propos d’éventuelles nouvelles baisses de taux. Le président de la banque, Jerome Powell, a ainsi évoqué la diminution de certains risques pesant sur l’activité économique. Dans un même temps, les investissements des entreprises restent faibles et l’inflation trop basse. La possibilité de nouvelles interventions de la part de la banque centrale américaine dépendra de l’évolution de l’emploi et de la consommation aux États-Unis. La banque centrale australienne a également abaissé son taux à court terme de 25 points de base à 0,75 %. Il s’agit de son troisième assouplissement depuis juin. Cette décision a notamment été guidée par des préoccupations autour de l’économie et de la compétitivité de la monnaie. La banque centrale suédoise a, quant à elle, laissé ses taux inchangés, mais envisage toujours un resserrement en décembre. En ce qui concerne ses prévisions en matière de politique monétaire, la Riksbank est devenue plus prudente et table désormais sur une plus longue période de statu quo des taux après décembre.

Devises : recul de l’aversion pour le risque, euro plus fort

Le dossier du Brexit a de nouveau connu une série de rebondissements inattendus en octobre. Au final, la date butoir du Brexit a une nouvelle fois été reportée (31 janvier 2020), et les Britanniques vont devoir retourner aux urnes. La livre sterling s’est appréciée de 2,9 % vis-à-vis de l’euro en octobre et a même gagné 8 % par rapport à son plancher du mois d’août en raison de la disparition du spectre d’une sortie sans accord le 31 octobre. L’euro s’est renforcé par rapport à la plupart des autres devises, et en particulier vis-à-vis des devises refuges comme le dollar américain, le yen et le franc suisse, qui ont toutes reculé d’environ 2 % par rapport à la monnaie unique. Les autres dollars sont restés relativement stables le mois dernier, malgré l’assouplissement de la politique monétaire en Australie et les incertitudes politiques au Canada, où le Premier ministre sortant, Justin Trudeau, a perdu sa majorité lors des élections législatives tout en obtenant un résultat meilleur que prévu. Les devises scandinaves se sont dépréciées. La couronne norvégienne a perdu beaucoup de terrain (-3,5 % par rapport à l’euro) sans raison apparente et la couronne suédoise (-0,3 %) est également tombée à son niveau le plus bas par rapport à la monnaie unique.

Matières premières : les métaux industriels montrent des signes d’amélioration

L’once d’or est restée relativement stable en octobre, à un niveau légèrement supérieur à 1500 dollars. Le recul des incertitudes (moins d’intérêt pour les placements refuges) a été compensé par l’affaiblissement du dollar. Les prix des matières premières (+1,5 % en dollars américains pour les métaux industriels) ont augmenté en raison de signes de stabilisation de l’activité industrielle en Chine et dans d’autres régions. Les troubles dans plusieurs pays d’Amérique latine producteurs de matières premières (ex. : Chili et Pérou) ont également eu un impact sur les cours. Le prix du cuivre a terminé le mois sur un gain de 1,2 % en dollars américains. Le cours du pétrole a clôturé le mois pratiquement inchangé, après un mois de septembre agité. Le marché estime que l’OPEP pourrait annoncer une nouvelle diminution de la production afin de maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande.

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