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Emploi : craquera, craquera pas ?
A l’entame de cette seconde partie d’année, plusieurs questions se posent encore. L’une d’entre elles est celle de la transmission de la politique monétaire des banques centrales vers l’économie. A-t-elle déjà fait son œuvre ou l’essentiel est-il encore à venir ? Par extension, quels maux devront être infligés à l’économie pour juguler l’inflation ?
Le ralentissement, c’est maintenant ?
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Le retour du Risk-off
Aux Etats-Unis, les chiffres d’inflation pour le mois d’avril, nous semble-t-il, confirment en partie que le pic d’inflation a peut-être été bien atteint. En revanche, la dynamique sous-jacente montre bien que le recul de l’inflation risque d’être lent, à moins de chocs très positifs sur les prix des matières premières (forte baisse) ou une phase de récession à très courte échéance, soit deux scénarios encore peu probables. Ainsi, à 8,3% en glissement annuel, l’inflation est en recul par rapport au 8,5% du mois précédent avec comme attendu une baisse de la contribution des prix de l’énergie. En effet, la stabilité, même si à un niveau élevé, du prix du pétrole, comme nous l’anticipions devrait peu à peu se traduire par une décélération de l’inflation globale. Aussi, certaines pressions temporaires, comme celle sur les prix des voitures d’occasion, même si ce recul peut s’avérer plus graduel, devraient contribuer à modérer l’inflation. De fait, nous nous attendons à que la contribution de biens à l’inflation s’atténue peu à peu. Mais il est difficile de voir une décélération massive tant que la demande reste relativement soutenue et que des goulets d’étranglement persistent sur les chaînes de production. La situation de blocage en Chine risque même d’en exacerber certains à court terme.
Alors qu’on peut se réjouir de ne plus voir d’accélération de l’inflation, la décrue risque de s’avérer lente. En effet, après les biens, comme attendu, on voit les prix des services se réveiller, notamment avec la poursuite de l’ouverture de l’économie. Ainsi, hors énergie, les prix des services augmentent de 0,7% sur le mois et 4,9% en glissement annuel, avec une forte contribution des loyers qui semble se stabiliser dans un rythme de 0,5% par mois.
En fait, de manière encore moins rassurante, on constate que les indicateurs de tendance, c’est-à-dire des indices qui tentent d’exclure les variations extrêmes de prix ou capturent les tendances des prix les moins volatils (« sticky »), montrent que la dernière livraison n’est pas des plus optimistes sur la possibilité que l’inflation de manière « spontanée » se mette à reculer. En fait, tous ces indicateurs ont atteint des nouveaux records historiques, nous ramenant souvent plus de 30 ans en arrière. D’ailleurs, cette référence historique reste importante, car elle nous montre que bien d’acteurs de marché n’ont jamais connu de telles évolutions des prix.
Ces chiffres, malgré le recul de l’inflation sur 12 mois, ne sont pas de nature à rassurer la Fed. Ainsi, la logique de la poursuite d’une remontée des taux accélérée devrait être confortée. Néanmoins, l’inconnue du niveau nécessaire que doivent atteindre les taux d’intérêt directeurs reste très forte pour vraiment réussir à remettre la demande en meilleure adéquation avec l’offre afin de casser toute spirale inflationniste et ancrer les anticipations d’inflation aux niveaux désirés, soit proche de l’objectif de 2%.
Ce débat sur la dynamique des taux directeurs et sur le niveau qu’ils pourraient atteindre continue à faire rage sur les marchés. En outre, c’est leur conséquence sur la dynamique économique qui semble orienter les investisseurs. Clairement, la dernière semaine a été marquée par un mouvement assez brutal de « risk-off ». Ainsi, les taux sur les obligations d’Etat à long terme des deux côtés de l’Atlantique ont connu une très forte baisse reflétant les inquiétudes des investisseurs sur l’avenir économique alors que les bourses connaissaient des pertes importantes.
Ce mouvement d’une semaine n’est pas forcément une tendance. En particulier, comme nous le soulignons depuis assez longtemps, les incertitudes sont très nombreuses pour les mois ou trimestres à venir et nous sommes certains que la volatilité restera très importante sur les marchés.
Néanmoins, ce qui nous semble acquis pour tout le monde est que la croissance va décélérer sous le choc inflationniste qui rogne le pouvoir d’achat des ménages notamment, en dépit des fortes hausses des salaires attendues, et le resserrement des conditions financières. L’inflation devrait aussi reculer. Mais, que ce soit pour la croissance, à savoir si une récession sera évitée ou pas, ou sur l’inflation, à savoir à quelle vitesse elle va décroître, l’incertitude reste très grande.
Sur la croissance, sans choc négatif supplémentaire, nous continuons de penser qu’elle sera préservée sur les trimestres à venir, mais nous restons inquiets à plus longue échéance, car nous pensons que l’effort des politiques monétaires pourrait s’avérer plus prononcé que ce qui est anticipé aujourd’hui pour juguler les pressions inflationnistes. De ce fait, pour l’inflation, nous la voyons reculer plus lentement, notamment aux Etats-Unis.
Si on se réfère aux derniers mouvements du marché obligataire pour en dégager un consensus. Le marché pense que les taux réels auront du mal à augmenter de trop et resteront proche de zéro, conservant finalement le paradigme sur les taux réels qui a prévalu ces dernières décennies. Par ailleurs, l’inflation devrait aussi se tasser rapidement, avec le recul que nous observons sur les anticipations d’inflation qui reviennent vers le niveau qu’on connaissait en février dernier, mais qui restent tout de même sur les points haut des 20 dernières années. Sur tous ces points, on doit éviter des certitudes trop fortes, tant la situation actuelle est inédite.
Nous pensons, qu’à court terme nous conserverons beaucoup de volatilité. Néanmoins, nous sommes au moins proche d’un plus haut local sur les taux américains, autour de 3%. Mais notre conviction est faible. Nous avons tout de même réduit notre vue très négative sur les taux.
Alors que les taux ont servi de valeur refuge alors que bourse étaient délaissées, on pouvait chercher d’autres alternatives pour se protéger. Encore une fois, vu les anticipations sur le Fed et les tensions en Europe à cause de la guerre en Ukraine, le dollar a confirmé son statut protecteur. Ainsi, le dollar est resté ferme.
En revanche, que ce soit l’or ou pour les libertaires du bitcoin, la période récente n’a pas été très clémente. Les deux ont assez vivement chuté, mais avec le bitcoin baissent de plus de 20% sur le dernier mois. Encore une fois, la cryptomonnaie souligne plus ses vertus spéculatives que celle de réserve de valeur.
LBPAM
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