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Point Marchés Hebdo avec Eric Bertrand
Fonds Monocle : Scénario rose, scénario noir
Aujourd'hui nous jouons au jeu des simulations : quels sont nos scénarios possibles pour le fonds Monocle d'ici la fin de l'année ? J'en ai fait deux, je les ai appelés "rose" et "noir" mais en étant précis ce serait plutôt "rose clair" et "gris foncé" : moins extrêmes mais plus probables.
Etats-Unis : le Sénat adopte un vaste plan pour le climat
Ce dimanche, le Sénat américain a approuvé le plan de 430 milliards de dollars nommé « Inflation Reduction Act » dont 369 milliards de dollars seront alloués à la transition énergétique sur les dix prochaines années.
Sur quoi repose le rebond des marchés financiers en juillet ?
Après les performances désastreuses enregistrées au premier semestre par les actions et les obligations, le comportement des marchés financiers en juillet peut paraître surprenant au vu de l’évolution de la conjoncture économique au cours des dernières semaines. En effet, le mois a été marqué par une progression des actions mondiales, des obligations gouvernementales et du crédit alors que les indicateurs économiques se sont nettement dégradés, alimentant les craintes d’une récession, et qu’une inflation toujours très élevée a conduit les grandes banques centrales à accélérer le rythme de remontée de leurs taux directeurs.
Les marchés sont pris dans des vents contraires
Les marchés actions rebondissent de 2,3% cette semaine après avoir baissé de 10% les deux semaines précédentes, les taux longs baissent de 20pb après avoir progressé de 40bp et le prix du pétrole est revenu à son niveau d’il y a un mois, juste au-dessus des 110 dollars par baril.
Selon les premières estimations pour juin, les PMI baissent nettement aux Etats-Unis en Zone Euro, suggérant un ralentissement assez net de la croissance.
Le PMI pour la Zone Euro baisse de presque 3pt à 51.9 alors qu’il était resté résilient, proche des 55pt depuis le début de la guerre en Ukraine. C’est sa plus forte baisse mensuelle depuis le second confinement en 2020 et il atteint un plus bas depuis l’accélération de la reprise début 2021. Le PMI reste au-dessus de 50pt, la zone qui indique une stagnation de l’activité, mais il est compatible avec une croissance trimestrielle de l’ordre 0.2% et surtout qui ralentit à l’approche de l’été. De plus, la baisse de cet indicateur est généralisée en termes de secteur et de pays. En effet, le PMI manufacturier atteint un plus bas depuis le début de la reprise à 52pt, les entreprises industrielles indiquant même une légère baisse de leur production en juin. Le PMI services baisse légèrement plus, de 56.1pt à 52.8pt, ce qui suggère que l’effet de rattrapage des secteurs des services, lié à la réouverture, s’essouffle. En termes de pays, le PMI allemand continue de baisser (à 51.3pt) et le PMI français baisse nettement après être resté élevé (de 57 à 52.8pt). Cela implique que le PMI dans le reste de la Zone Euro baisse également nettement en juin tout en restant en zone d’expansion. Enfin, les indicateurs avancés de l’enquête PMI de la Zone Euro ne sont pas encourageants, avec des nouvelles commandes qui stagnent en juin et une confiance des entreprises au plus bas depuis octobre 2020 d’après l’enquête PMI. Les entreprises indiquent que la détérioration des perspectives s’explique un peu moins par les problèmes de chaîne de production, mais toujours autant par la hausse des coûts et l’inflation, et désormais aussi le resserrement des conditions financières. Comme nous pensons que l’inflation va continuer d’augmenter en Zone Euro et que la BCE va sortir des taux négatifs cet été, les conditions risquent de ne pas s’améliorer pour les entreprises dans les prochains mois.
Le PMI pour les Etats-Unis baisse de nouveau nettement en juin d’après la première estimation de S&P Global, de 53.6 à 51.2pt. Comme pour la Zone Euro, la baisse des PMIs touche l’industrie comme les services. Ces indicateurs sont cohérents avec les premières enquêtes publiées par les Fed régionales pour juin et suggèrent que les indicateurs ISM vont de nouveau baisser nettement en juin, tout en restant au-dessus de la barre des 50pt. Au total, si les indicateurs économiques américains n’indiquent pas que les Etats-Unis sont déjà tombés en récession après la baisse du PIB au T1, ils indiquent que la perte de dynamisme de l’économie américaine est plus forte qu’anticipée à l’approche de l’été. En effet, les surprises économiques pour les Etats-Unis (i.e. l’écart entre les données publiées et les attentes du consensus) sont les plus négatives depuis plus de 10 ans si l’on exclut le choc du premier confinement. Comme plusieurs études récentes publiées par le staff de la Fed le suggèrent, le risque de récession à horizon de quelques trimestres augmente nettement.
Les PMI sont en revanche plus rassurants dans les autres pays développés. Le PMI Japonais progresse à un plus haut depuis 2013 (54.6pt), tiré par le rebond de l’activité dans les services. Cela est cohérent avec la réouverture plus tardive de l’économie japonaise (à partir de la du T1), qui devrait pouvoir rebondir malgré la moindre demande chinoise actuellement et le ralentissement du cycle industriel mondial. Au Royaume-Uni, le PMI est resté stable en juin après sa forte baisse de mai alors que le consensus attendait une nouvelle baisse. A 53.1pt, il reste nettement au-dessus du niveau indiquant une baisse de l’activité. C’est rassurant dans le sens où cela suggère que le Royaume-Uni n’est pas (encore) en récession. Cela dit, les perspectives restent défavorables comme le montre le niveau dégradé de la confiance des entreprises et des commandes. Avec une inflation au-dessus de 9% et une confiance des consommateurs à un plus bas depuis plus de 40 ans, le Royaume-Uni reste la grande économie la plus à risque de souffrir d’une stagflation à court terme.
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