Plus de publications
Obligations ou cash : que choisir ?
ChatGPT fait couler beaucoup d’encre sur le potentiel et les risques inhérents à l’intelligence artificielle (IA).
Sanso Espresso – Zoom sur les MegaCaps US
Michel MENIGOZ, Directeur Général er et Responsable du pôle gestion actions et diversifiés a décrypté le concept de diversification dans un nouvel épisode du Sanso Espresso ☕
Amplegest 3 mins macro – Juin 2023
L’actualité macroéconomique et financière décryptée les équipes de gestion privée Amplegest.
ETF obligataire : construire un portefeuille diversifié?
Les investisseurs utilisent de plus en plus les ETF pour construire leurs allocations d’actifs diversifiées.
Tina n’est plus
Au cours des derniers jours, malgré les inquiétudes suscitées par un éventuel défaut des Etats-Unis sur sa dette, le marché a assez nettement revu ses hypothèses sur l’évolution des politiques monétaires. Ceci s’est notamment manifesté, des deux côtés de l’Atlantique, par une forte hausse des taux d’intérêt sur toute la courbe des taux. La hausse la plus marquée a eu lieu au Royaume-Uni, où l’inflation au mois d’avril a surpris par une baisse bien moins forte qu’anticipée par la Banque d’Angleterre (BoE) et le marché, et surtout par une inflation sous-jacente qui a accéléré (6,8% contre 6,2% en mars en glissement annuel). Ceci a entraîné des révisons sur la trajectoire des taux directeurs de la BOE, entrainant l’ensemble des taux d’intérêt. Sur une semaine, la hausse du taux à 10 ans sur la dette anglaise a été de plus de 30 points de base.
Ce mouvement de hausse de taux d’intérêt, on le retrouve partout, notamment aux Etats-Unis. Là aussi, la révision à la hausse du déflateur de la consommation, hors énergie et aliment, a contribué a accentué cette dynamique.
La hausse a été bien plus forte sur les parties plus courtes, avec un changement sur les perspectives d’évolution de la politique monétaire.
Fig. 1 Etats-Unis: Nouvelle remontée de taux sur l’ensemble de la courbe des taux
En effet, alors que le marché avait fait le pari de très fortes baisses des taux directeurs de la Fed avant la fin de l’année (autour de 100 pb), les persistances des commentaires des banquiers centraux qui insistent sur le fait que des baisses ne sont pas envisagées et les chiffres macroéconomiques ont provoqué une forte révision.
Au total, il n’y a plus que moins de 50 pb de baisse anticipée. Mais surtout, une bonne partie du marché pense que la Fed pourrait même augmenter ses taux directeurs de 25 points de base lors de la prochaine réunion de politique monétaire qui aura lieu à la mi-juin.
Fig. 2 Fed: Le marché a fortement révisé à la hausse la trajectoire des taux directeurs, mais anticipe toujours des baisses en 2023
Notre avis n’a pas changé, nous considérons que le plus probable est une pause lors de la prochaine réunion, avec toutefois un biais haussier. Mais surtout, notre grande différence avec les anticipations de marché est que la politique monétaire ne sera pas assouplie rapidement. Nous n’anticipons pas de baisse des taux directeurs en 2023.
La conjoncture européenne semble s’être plus détériorée qu’anticipée. Du moins, c’est ce qui ressort des révisions sur la croissance du PIB allemand. En effet, celle-ci a été révisée assez nettement à la baisse au 1T23, de 0% préalablement à -0,3%.
La principale contribution à la baisse a été la consommation des ménages qui a été plus faible qu’anticipée, montrant que l’inflation semble bien avoir pesé sur le pouvoir d’achat alors que la situation dégradée du secteur manufacturier a sûrement contribué à détériorer la confiance et réduit l’appétit de consommation.
Fig. 3 Allemagne: Le PIB allemand a été révisé à la baisse au 1T23, se contractant donc de nouveau après la baisse du 4T23
La révision à la baisse de la croissance du PIB allemand fait tout de même toujours ressortir que la détérioration de l’activité s’est quelque peu estompée par rapport à la fin de 2022. C’est d’ailleurs ce qu’indiquait le rebond de l’indicateur d’activité de l’IFO.
Toutefois, la dynamique d’embellie qu’on constatait depuis plusieurs mois semble s’être un peu détériorée récemment. En effet, l’indice IFO sur le climat des affaires s’est détérioré en mai. Ceci contraste avec l’amélioration de l’enquête préliminaire du PMI de S&P, qui montrait en particulier une poursuite de l’amélioration dans les services.
En fait cette différence peut s’expliquer par le faite que ce sont plutôt les perspectives qui se détériorent dans l’indice IFO, alors que la perception sur les conditions présentes reste plus stable.
Quoi qu’il en soit, l’IFO donne une lecture plutôt médiocre de l’activité outre-Rhin.
Fig. 4 Allemagne: L’enquête de l’IFO souligne des perspectives plutôt médiocres pour l’Allemagne
Concernant la France, l’enquête sur le climat des affaires de l’INSEE a confirmé la détérioration qui avait été observée dans l’enquête PMI. L’ensemble des secteurs semble souffrir, même si l’industrie est plus affectée. Dans ce secteur, l’indice passe en dessous de son niveau de moyen terme, reflétant ainsi la poursuite de sa perte de vitesse.
Fig. 5 France: L’enquête de l’INSEE sur le climat des affaires confirme un affaiblissement de l’activité, notamment dans l’industrie
La révision du PIB allemand au 1T23 pourrait entraîner une révision de celui de l’ensemble de la Zone Euro qui le pousserait aussi en territoire de contraction. A ce stade, on parlera plutôt de contraction technique, vu que l’emploi tient toujours. Il n’empêche que la faiblesse de l’activité dans l’industrie pèse sur l’ensemble de l’économie et devrait continuer à contraindre la croissance. La bonne nouvelle est que les pays de la périphérie et l’activité dans les services semblent continuer de porter la croissance. Aussi, la baisse des prix de l’énergie, devrait apporter un peu de soulagement au pouvoir d’achat des ménages et donner un peu d’allant à la consommation. Toutefois nous continuons à attendre une croissance faible au cours des trimestres à venir.
La faiblesse de la croissance jouera sûrement dans la décision que prendra la BCE à la mi-juin. A ce stade nous continuons à croire, comme le marché, qu’une nouvelle hausse de 25pb est le scénario le plus probable. Aussi, la baisse marquée de prix énergétiques, même si elle aidera la baisse de l’inflation totale, pourrait aider le pouvoir d’achat et stimuler la demande qui maintiendrait une pression sur l’inflation sous-jacente. En ce cas, à notre avis, la probabilité de voir la BCE augmenter encore une fois ses taux en juillet serait assez importante.
Par Sebastian Paris Horvitz, Directeur de la Recherche
LBPAM
Newsletter
Chaque jour l’actualité de l’asset management dans votre boîte email.
INSCRIPTION
Le fonds du jour