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Tout se réchauffe…mais pas forcément dans le bon sens
La conjoncture mondiale reste faible, avec des prévisions de marché qui pointent vers une demande globale qui devrait montre peu de dynamisme dans les trimestres à venir. Cette dynamique est particulièrement visible dans les indicateurs avancés du cycle industriel. En ce sens, l’évolution du prix des matières premières les plus sensibles à la demande mondiale, soit le pétrole et le cuivre, continue de montrer une certaine faiblesse. Pour les deux, la reprise chinoise, essentiellement portée par la consommation, tarde à emballer le secteur industriel et donc la demande de ces inputs essentiels. Ceci explique donc l’affaiblissement graduel du prix du cuivre depuis les derniers mois, alors que les prix avaient fortement décollé en début d’année avec des anticipations de demande importante en provenance de Chine, sachant que les capacités de production et les stocks mondiaux sont plutôt limités.
Seul l’or continue de briller, bénéficiant toujours de sa propriété de valeur refuge dans une période d’incertitude et d’une inflation qui reste forte, en plus d’une demande des pays émergents qui essaient de diversifier leurs réserves internationales.
Fig. 1 Matières premières: La faiblesse du pétrole et du cuivre pointent toujours vers des anticipations d’une demande mondiale qui resterait déprimée
Aux Etats-Unis, l’indicateur avancé du Conference Board pour le mois d’avril est ressorti stable en glissement annuel, mais toujours en territoire de récession. En effet, cet indicateur quia toujours donné un signal assez fiable sur la dynamique du cycle reste à des niveaux seulement vus dans des périodes de récession de l’économie américaine. En même temps, les signes de résilience de certaines variables économiques, notamment de la consommation, expliquent que la tendance ne se soit pas détériorée davantage sur le dernier mois.
Fig. 2 Etats-Unis: L’indicateur avancé du Conference Board reste à des niveaux de récession et donne ainsi un signe d’affaiblissement de l’activité dans les mois à venir.
La consommation reste toujours soutenue par un marché du travail porteur. Pour preuve, les demandes d’indemnisation chômage se sont stabilisées récemment après une hausse continue depuis l’été dernier. Certes, on reste sur des demandes hebdomadaires qui sont plus élevées que les points historiquement bas qu’on avait connu en 2022. Mais celles-ci ne montrent pas de détérioration aigue. Certes, Il y a eu une forte montée des demandes il y a deux semaines, mais celle-ci semble avoir eu pour origine des demandes d’indemnisation frauduleuse, ce qui a été corrigé.
Fig. 3 Etats-Unis: Des demandes d’indemnisation chômage qui se stabilisent
Plus fondamentalement, on constate que la situation des entreprises, notamment au niveau des marges, et ce en dépit du gonflement des coûts, ne se détériore pas de manière plus marquée, les poussant dans des nombreux secteurs à maintenir leurs effectifs inchangés, voire dans certains secteurs, comme la restauration, de continuer à embaucher.
Cette dynamique contribue à maintenir une demande élevée et ne permet pas de voir le déséquilibre entre offre et demande se résorber afin de réduire les tensions inflationnistes, à notre avis. Ceci explique notre vue qu’à ce stade il est difficile d’envisager sur les trimestres à venir un assouplissement rapide que la politique monétaire de la Fed.
De fait, au cours des derniers jours, devant notamment les discours de plusieurs membres du comité de politique monétaire qui insistent sur leur vue de ne pas baisser les taux en 2023, les anticipations de marché sont venues effacer certaines des nombreuses baisses de taux qui étaient attendues. Néanmoins, le marché s’attend toujours à des baisses, ce qui n’est toujours pas notre avis.
La résilience du marché du travail mais aussi les anticipations de baisses de taux, expliquent sûrement aussi la stabilisation du secteur de la construction. En effet, les statistiques sur ce marché ne se détériorent plus aussi significativement qu’en 2022. Il est vrai que le gonflement de l’activité au cours de la phase de sortie du Covid, encouragée par la très forte baisse des taux d’intérêts, a été complétement corrigé. Les demandes de permis de construire sont revenues aux niveaux qui prévalaient en 2019.
Fig. 4 Etats-Unis: L’activité dans la construction se stabilise…pour l’instant
Néanmoins, on pourrait voir une détérioration supplémentaire dans les mois à venir avec le durcissement en cours des conditions d’octroi de crédits par les banques, des taux d’intérêt qui resteraient relativement élevés, ainsi que, comme nous l’anticipons, un marché du travail qui commencerait à s’ajuster.
Par Sebastian Paris Horvitz, Directeur de la Recherche LBPAM
LBPAM
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