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Buying Shorts
A force de passer nos journées à chercher quelque chose à acheter, sans succès, nous avons fini par trouver quelque chose à vendre.
La poussière retombe un peu
Depuis la fermeture de Silicon Valley Bank (SVB) et de Signature Bank, les événements se sont précipités. Le week-end des 18 et 19 mars a été agité en Suisse où les autorités ont cherché à « rétablir la confiance » en organisant le rachat de Credit Suisse par UBS. La BCE, la Fed, associée au Trésor américain, ainsi que d’autres banques centrales ont salué cette « action rapide » de nature à « garantir la stabilité financière ».
Dur dur d’être un banquier central
Après les statistiques montrant une économie sous haute pression, la Banque centrale américaine (Fed) est prise au dépourvue par la faillite de la SVB et le stress sur les banques régionales. Elle a, malgré tout, décidé de remonter son taux directeur de 0,25 % mercredi dernier, mais le contexte a quelque peu changé. La Fed jongle désormais sur trois tableaux : lutte contre l’inflation, taux d’emploi maximum et... maintien de la stabilité financière.
La Fed va-t-elle oui ou non baisser ses taux cette année ?
Bien que Jerome Powell ait affirmé que la lutte contre l’inflation n’est pas terminée et qu’aucune baisse de taux n’est envisageable cette année, les marchés semblent parier le contraire. Comment expliquer ce hiatus ? L’analyse de Philippe Waechter, chef économiste chez Ostrum AM.
Follow the cash
Sa thèse : une belle entreprise crée de la valeur et génère des flux de trésorerie. Ces flux doivent être facilement identifiables. Qu’ils soient reversés aux actionnaires ou réinvestis dans l’entreprise.
Mise en pratique avec Coca-Cola (chiffres cumulés depuis 2010) :
– 520 milliards $ de chiffre d’affaires encaissés
– 370 milliards $ de coûts généraux (matières premières, fabrication, distribution, etc)
– 30 milliards $ d’autres coûts (intérêts, impôts, etc)
– et enfin, 30 milliards d’investissements (machines, usines, acquisitions et cessions de sociétés, etc)
Résultat : près de 90 milliards $ de cash générés par l’entreprise.
Comment Coca-Cola utilise ce surplus ? Il vous le rend. Intégralement. Via 60 milliards $ de dividendes cumulés et 20 milliards $ de rachat d’actions.
Même raisonnement avec Netflix (chiffres également cumulés depuis 2010) :
– 160 milliards $ encaissés auprès de ses clients
– 60 milliards $ de coûts généraux (marketing, R&D, administratif, etc)
– 10 milliards $ d’autres coûts (intérêts, impôts, etc)
– et, tenez-vous bien : 104 milliards $ dépensés en addition de contenus sur la plateforme
Résultat : déficit de 14 milliards $ (dont 1.3 milliards $ sur les douze derniers mois).
Et aucun retour à l’actionnaire. Ce n’est pas étonnant. Netflix nous fait passer d’un monde où un DVD vaut 15€, à un monde où on vous offre près de 6,000 séries et films pour 8€ par mois.
Fantastique pour l’utilisateur. Un peu moins pour l’entreprise. Surtout quand la concurrence s’intensifie : la seule façon de garder les clients est de dépenser massivement dans le contenu.
Dans le cas des entreprises qui réinvestissent les flux générés (comme Netflix qui investit dans son catalogue), il faut s’assurer que ces réinvestissements portent leurs fruits et génèrent de la croissance. C’est un point difficile à valider chez Netflix, qui stagne en nombre d’abonnés depuis quelques trimestres.
Une société qui ne distribue pas à ses actionnaires mais qui développe ses parts de marché et ses marges peut être un excellent support d’investissement, tout comme une société qui ne croît pas mais qui reverse ses profits en dividende.
Follow the cash.
Un bon exercice pour réaliser à quel point une entreprise génère de la valeur ou non.
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