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Buying Shorts
A force de passer nos journées à chercher quelque chose à acheter, sans succès, nous avons fini par trouver quelque chose à vendre.
La poussière retombe un peu
Depuis la fermeture de Silicon Valley Bank (SVB) et de Signature Bank, les événements se sont précipités. Le week-end des 18 et 19 mars a été agité en Suisse où les autorités ont cherché à « rétablir la confiance » en organisant le rachat de Credit Suisse par UBS. La BCE, la Fed, associée au Trésor américain, ainsi que d’autres banques centrales ont salué cette « action rapide » de nature à « garantir la stabilité financière ».
Dur dur d’être un banquier central
Après les statistiques montrant une économie sous haute pression, la Banque centrale américaine (Fed) est prise au dépourvue par la faillite de la SVB et le stress sur les banques régionales. Elle a, malgré tout, décidé de remonter son taux directeur de 0,25 % mercredi dernier, mais le contexte a quelque peu changé. La Fed jongle désormais sur trois tableaux : lutte contre l’inflation, taux d’emploi maximum et... maintien de la stabilité financière.
La Fed va-t-elle oui ou non baisser ses taux cette année ?
Bien que Jerome Powell ait affirmé que la lutte contre l’inflation n’est pas terminée et qu’aucune baisse de taux n’est envisageable cette année, les marchés semblent parier le contraire. Comment expliquer ce hiatus ? L’analyse de Philippe Waechter, chef économiste chez Ostrum AM.
Give me a one-handed Economist
Cette citation, nous la devons à Mr Harry Truman, 33ème président des Etats-Unis, notamment en poste lors des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki en 1945. Deux autres faits marquants (parmi tant) : il supervisera le pont aérien au-dessus de Berlin en pleine guerre froide et contribuera à la mise en place de l’OTAN. Un sacré personnage.
Pour en revenir à la partie qui nous intéresse ici, cette citation est intéressante car elle met en avant le caractère divaguant, peu convaincant et même parfois “artistique” propre au métier d’économiste : il vaut mieux garder un avis assez neutre pour quiconque souhaite y réaliser une carrière digne de ce nom.
Tout le monde en parle suffisamment pour que je rajoute ma petite pierre à l’édifice : ce qui anime les bourses mondiales en ce moment est le très chaud sujet de l’inflation. Chacun y va de son analyse : a-t-on passé le pic? Le pic est-il triangulaire? Bref, autant de questionnements passionnants.
Néanmoins, parmi tous ces débats, le plus palpitant est certainement celui entre deux des plus grands pontes en matière d’économie. J’ai nommé Paul Krugman (Nobel en 2008) et Lawrence Summers(secrétaire au trésor sous Clinton).
Le premier est (était ?) partisan du fait que le sommet de l’inflation est loin derrière nous. Le second estime plutôt que nous sommes loin d’avoir vaincu la bête et que la Fed va devoir continuer à jouer les trouble-fête.
Et c’est ici (à cette ligne même), que tout le charabia ci-dessus prend sens : beaucoup de statistiques sont sorties ces dernières semaines. Faisons les comptes :
10/11 : inflation US à +7.7% vs +8% attendus, 1-0 Krugman
15/11 : prix à la production US à +8% vs +8.3% attendus, 2-0 Krugman
2/12 : croissance des salaires US à +5.1% vs +4.6% attendus, 2-2 Summers
Ne vous y trompez pas, je sais compter : la dernière statistique remet nos deux protagonistes à égalité car si l’inflation semble montrer des signes de faiblesse (ce qui est cohérent aussi bien du côté de la consommation que de celui de la production), la robustesse de la croissance des salaires est LE point clé à surveiller.
En effet, dans la théorie économique l’inflation devient incontrôlable lorsqu’elle s’ancre dans la tête des agents qui se mettent à demander des hausses de salaire dans l’anticipation de prix qui augmenteraient, générant un phénomène auto-entretenu (la fameuse boucle salaires-prix).
Et si on regarde cette métrique précisément, elle accélère beaucoup plus rapidement qu’anticipé, ce qui pourrait inciter la Fed à une rigueur maintenue pour plus longtemps que prévu. Ce qui a poussé Paul Krugman à reconnaître vendredi dernier que nous n’étions finalement pas tant sortis de l’auberge que ce qu’il espérait :
Quoiqu’il en soit, vu les CVs cités plus haut, nous ne faisons surtout pas de plans sur la comète chez Monocle et vous conseillons de maintenir votre vigilance sur “alerte élevée”.
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