Plus de publications
“L’unique chose dont le monde n’aura jamais assez est l’exagération” (Salvador Dali)
Si les situations et les drivers ne sont pas les mêmes, les mécanismes des marchés financiers eux ne changeront manifestement jamais… Et c’est un mois de janvier record que les marchés obligataires viennent de connaître, entraînés non pas par la réalité économique du moment, mais par des mouvements tout aussi erratiques que ceux que nous avions observés en 2022 dans l’autre sens…
Débrief des comités de politique monétaire de la BCE et de la Fed de février 2023
La BCE et la Fed reviennent toutes les deux vers davantage de « data-dépendance » après la décrue récente de l’inflation.
Amplegest 3 mins macro – Février 2023
L’actualité macroéconomique et financière décryptée par nos équipes de gestion privée.
Ces prochaines hausses de taux que la Fed nous prépare…
Comme attendu, la Fed a relevé ce mercredi soir ses taux directeurs d'un quart de points. Pour Jerome Powell, c'est un phase de désinflation qui s'ouvre, mais pour autant, d'autres relèvements de taux d'intérêt sont à prévoir. L'analyse de John Plassard, spécialiste en investissement chez Mirabaud.
Les habits neufs du Président Xi
En 1971, alors que l’image du Président Mao était à son zénith dans l’intelligentsia occidentale, Simon Leys publiait, sous le pseudonyme de Pierre Ryckmans, « Les habits neufs du président Mao ». L’ouvrage, qui décrit les formidables souffrances du peuple chinois soumis aux injonctions de la Révolution Culturelle, marqua les esprits à défaut de dessiller toutes les paupières d’une certaine intelligentsia. Quelques années plus tard, la disparition de Mao ouvrait la voie aux réformes de Deng Xiaoping et au fantastique essor chinois.
Le spectaculaire pivot sanitaire du Président Xi, tout juste auréolé d’un troisième mandat acquis lors du XXème congrès du Parti ayant ironiquement fait l’éloge sans nuance du « Zéro CoVid », marque, cette fois à l’intérieur de l’Empire du Milieu, une prise de conscience brutale des nouveaux et formidables défis qui se dressent devant le pays. Et pourrait bien ouvrir la voie à de profondes évolutions.
Certes, en 2021 le pays avait, pour la première fois depuis 2011, dépassé la barre des 8% de croissance. Mais d’une part cela venait après une année 2020 historiquement faible (à peine plus de 2% de progression) en raison de la pandémie. Et surtout, la performance était loin d’être exceptionnelle dans le monde puisque la Chine, qui représentait environ 30% de la croissance mondiale entre 2009 et 2019, ne représenta en 2021 que 10% de celle-ci.
Notre indicateur de Momentum de croissance économique chinois est descendu à 34 en 2020 et est remonté à 82 en 2021. Il oscille autour de 32 actuellement.
Source : Bloomberg / Montpensier Finance au 18 janvier 2023
Pire, les derniers chiffres, ceux de 2022, confirment cette tendance avec une activité en hausse d’un maigre 3% sur l’année, à peine plus que les 2,6% américains, loin des 5,5% visés en début d’exercice. Si l’on exclut 2020, la performance est la pire depuis 1976… la dernière année de la présidence Mao !
On comprend l’urgence pour le pouvoir de supprimer les restrictions sanitaires pour retrouver de l’oxygène économique. Et les premiers résultats sont là : en décembre, la production industrielle a progressé de 1,3% alors qu’elle était attendue quasi stable et les ventes de détail n’ont baissé, sur un an, que d’un peu moins de 2%, bien mieux que la chute de 9% attendue par les observateurs.
Outre le volet sanitaire, deux autres évolutions importantes pourraient redonner de l’élan à l’économie.
Cependant, relancer la croissance n’est qu’un des défis qui attend Xi pour la nouvelle année lunaire qui débutera le 23 janvier. Au moins deux autres sujets, l’un de court terme et l’autre de moyen-long terme, l’attendent de pied ferme.
De quoi faire exploser les prix sans une vigilance accrue des autorités monétaires en particulier. Heureusement, la banque centrale chinoise s’est montrée beaucoup plus prudente que ses homologues occidentales depuis 2020 et la crédibilité est là.
Mais le sous-jacent démographique s’érode très vite. En 2022, pour la première fois depuis les famines du Grand Bond en avant de Mao, la population chinoise a décliné. De 850000 âmes. Pire, les naissances chutent encore plus vite : 9,56 millions de nouveau-nés l’année dernière, soit une diminution de 45% en cinq ans.
A ce rythme, la Chine risque donc d’être très vieille avant d’être riche et de se retrouver coincée dans le segment, peu honorable pour elle, des « pays à revenus intermédiaires ». Plus qu’une évolution de la politique familiale, déjà en cours, il est nécessaire de redonner confiance à une population désorientée par les restrictions sanitaires et inquiète des perspectives d’avenir. Xi sera-t-il prêt à relâcher l’étreinte du Parti sur la société, au-delà du sanitaire, pour revitaliser l’esprit d’entrepreneuriat du pays ? La clé de la démographie est, elle aussi, largement économique.
Alors que s’ouvre lundi prochain l’année du Lapin d’eau, cet animal loué pour son agilité, son habileté et ses facultés d’adaptation face au changement, souhaitons que ce symbole de longévité et de prospérité dans la cosmogonie chinoise inspire le bon Président Xi. Il pourrait nourrir la poursuite du rebond des marchés d’actions chinois et aussi européens.
Par Wilfrid Galand, Directeur Stratégiste de Montpensier Finance
Montpensier Finance
Newsletter
Chaque jour l’actualité de l’asset management dans votre boîte email.
INSCRIPTION
Le fonds du jour