Plus de publications
Buying Shorts
A force de passer nos journées à chercher quelque chose à acheter, sans succès, nous avons fini par trouver quelque chose à vendre.
La poussière retombe un peu
Depuis la fermeture de Silicon Valley Bank (SVB) et de Signature Bank, les événements se sont précipités. Le week-end des 18 et 19 mars a été agité en Suisse où les autorités ont cherché à « rétablir la confiance » en organisant le rachat de Credit Suisse par UBS. La BCE, la Fed, associée au Trésor américain, ainsi que d’autres banques centrales ont salué cette « action rapide » de nature à « garantir la stabilité financière ».
Dur dur d’être un banquier central
Après les statistiques montrant une économie sous haute pression, la Banque centrale américaine (Fed) est prise au dépourvue par la faillite de la SVB et le stress sur les banques régionales. Elle a, malgré tout, décidé de remonter son taux directeur de 0,25 % mercredi dernier, mais le contexte a quelque peu changé. La Fed jongle désormais sur trois tableaux : lutte contre l’inflation, taux d’emploi maximum et... maintien de la stabilité financière.
La Fed va-t-elle oui ou non baisser ses taux cette année ?
Bien que Jerome Powell ait affirmé que la lutte contre l’inflation n’est pas terminée et qu’aucune baisse de taux n’est envisageable cette année, les marchés semblent parier le contraire. Comment expliquer ce hiatus ? L’analyse de Philippe Waechter, chef économiste chez Ostrum AM.
Retour de l’inflation ?
Depuis le début de l’année, le cuivre progresse de 17%, le nickel de 12%, le maïs de 12%, le coton de 17%. La Chine opère une reprise fulgurante alors que le reste du monde peine encore à redémarrer. Elle constitue des stocks importants à l’origine des pressions sur les prix. Une fois la pandémie maîtrisée en Occident la vigueur de la reprise pourrait déclencher des tensions difficiles à gérer.
Le plan d’urgence américain de 1 900 milliards, s’il est approuvé par le Sénat, devrait stimuler la demande. De même, les restrictions subies depuis un an devraient favoriser un puissant rebond au royaume de la consommation.
L’inflation est une augmentation généralisée des prix. On comprend aisément qu’une telle variation dépend notamment du niveau précédent avec lequel on se compare. La référence à un printemps 2020 particulièrement atone va déclencher un effet de base qui accentuera l’accroissement apparent.
Ainsi, pour différentes raisons prévisibles, les chiffres d’inflation devraient significativement progresser dans les mois qui viennent.
Cette crainte est à l’origine d’un courant de vente des obligations souveraines. En effet, l’inflation qui s’annonce pourrait engloutir le rendement nominal, déjà très faible.
Ces ventes entraînent une remontée des taux qui déprécie à son tour la valeur marchande de l’obligation pour le détenteur qui souhaite la céder avant l’échéance.
L’effet d’entraînement peut devenir préoccupant et c’est la raison qui explique les déclarations récentes des banques centrales. Elles se sont efforcées de rassurer en insistant sur l’aspect temporaire de ce sursaut. Il est exact que plusieurs facteurs qui contribuent à la formation du chiffre d’inflation devraient s’estomper progressivement. Par ailleurs, la FED a souligné l’aspect positif de cette résurgence d’inflation qui confirme la reprise d’activité et permet d’amortir un peu le coût et le poids de la dette.
Il est probable que les banques centrales ont su piocher quelques outils idoines dans leur besace de mesures non-conventionnelles pour aider les marchés à se convaincre du bien-fondé d’une vision positive. Après l’effervescence, les taux longs ont retrouvé un comportement plus raisonnable et les marchés d’actions sont repartis de l’avant.
En effet, les actions craignent particulièrement les périodes inflationnistes qui s’accompagnent le plus souvent de performances peu flatteuses. La hausse des taux pénalise également les actions à forte croissance avec une valorisation élevée, enclenchant ainsi une rotation sectorielle en faveur des secteurs financiers et cycliques.
Aux Etats-Unis, le faible taux de participation et le niveau dégradé de l’emploi éloignent la perspective d’une hausse des salaires, en revanche, la vitesse de circulation de la monnaie, après avoir baissé de 20% en 2020, va se reprendre significativement.
Il est clair que la digitalisation, le poids des services, la mondialisation et le vieillissement sont des freins au développement de l’inflation. Il n’en demeure pas moins que nous entrons dans une période critique où une hausse incontrôlée des prix des matières premières, enclenchée par une Chine qui assèche les stocks disponibles avant même que l’Occident n’ait vécu pleinement sa reprise, pourrait finir par compromettre les bienfaits de la relance aux Etats-Unis.
Les banques centrales pourraient cohabiter avec une inflation salvatrice autour de 2% pour digérer partiellement la dette. En revanche, une hausse persistante des taux longs demeure une hypothèse inacceptable en présence d’Etats surendettés et les moyens qui seraient déployés pour y faire face conduiraient à une fuite en avant inquiétante. Il devient essentiel d’appréhender avec justesse le risque d’inflation qui se profile devant
Optigestion
Newsletter
Chaque jour l’actualité de l’asset management dans votre boîte email.
INSCRIPTION
Le fonds du jour